Notre dernière parution  :

La Science, un bricolage qui a réussi

Bernard Vidal

Paris, Technedit, 2010 , 668 pages, ISBN  : 978-2-9514381-2-5

29 €, plus 4 € de frais d'envoi. Pour commander : technedit@gmail.com

Édité par : Technedit, 8 rue du Faubourg Poissonnière, 75010-Paris

La science est un modèle de ce que l'homme conçoit comme étant la nature, un modèle intellectuel construit pour mimer le comportement de celle-ci. Matière et esprit se coproduisent l'un l'autre. Il n'y a donc pas de lois de la matière, pas de lois d'une nature pure, isolée de l'esprit de l'homme, mais des lois scientifiques qui dépendent du chercheur et de la société. C'est lui qui met un ordre dans la nature, classant les similitudes en concepts et construisant une métaphysique des concepts. Il peut organiser ces derniers en lois, en les reliant par des mathématiques. La science, expression culturelle, s'est construite en érigeant ici, abattant là, reconstruisant ailleurs, allant parfois de bricolage en bricolage, adoptant des solutions de fortune, regroupant dans une cohérence momentanée les échecs et les succès pour accroître l'adéquation du modèle avec la nature. Cette adéquation est ressentie comme beauté par le scientifique et celui-ci, cherchant une meilleure adéquation, vise plus de beauté. La science est ainsi une œuvre d'art, produit d'une culture spécifique. Il n'y a pas de certitude, pas de Vérité, pas de Réel en soi à trouver. Il existe un Réel en nous, interpénétration de l' esprit et du monde .

La science est un « matérialisme méthodologique » élaboré pendant 2500 ans. La tentative de rationnalité des Grecs milésiens, le postulat de Platon selon lequel la nature est mathématique et donc belle pour lui, la logique d'Aristote et ses qualités sensibles, le matérialisme mécanique d'Épicure, sont les bases de la science. Après adaptation d'Aristote au 12ème - 14ème s., la scolastique construit sur la logique de ce dernier les techniques de raisonnement de la science. La scolastique, par la méthode qu'elle promeut de mise en ordre de la nature et par la promotion de la Raison, est une étape fondamentale de la science. Platon et Aristote se rejoignent en chimie au 16ème s. dans les concepts de « corps pur » et d'« individu chimique », synthèse de la Mesure et de la Qualité, puis dans la physique de Galilée au 17ème s. Ce dernier considère que la nature est mathématique. Il formule pour la décrire des lois mathématiques, qui doivent être « belles ». Du mécanisme de Descartes et de sa méthode héritée de la scolastique, à la mécanique des concepts de Newton au 17ème - 18ème s. en passant par la méthode expérimentale de Lavoisier, par le positivisme du 19ème s., avec le retour de l'atomisme d'Épicure et avec la mécanique quantique de nos jours, la science est une vision conceptualisée, mathématique et mécanique de la nature. Ce faisant, l' en soi et le concept Dieu s'estompent. Nul besoin de les conjecturer pour construire le modèle scientifique. Temps et espace sont reformulés au 20ème s. et, au sein du microphysique, le « réel » se dissout dans le Nombre. Temps, espace, phénomène, lois, réel... ne sont plus des absolus. Mais Dieu, cet absolu conjecturé, revient sur la scène créationniste avec le Dessein Intelligent.

Les religieux exigent aujourd'hui que la science soutienne leurs croyances. Les philosophes veulent reprendre barre sur elle parce qu'elle leur a échappé au 18ème s. Tous veulent l'asservir et asservir le scientifique, de culpabilisations en comités d'éthique, pour assurer à la société ses profits et son confort.

Dans les notes en fin de chapitre, on trouvera des exposés sur : la théorie du phlogistique, la théorie de l'oxydation de Lavoisier, l'utilisation des similitudes en science (ex. de la chimie au 19ème s., de la classification des éléments), la théorie des équivalents, la théorie atomique au 19ème s., la découverte de l'électron, les premiers modèles d'atomes, un examen de l'empirisme de Van Fraassen, l'analyse des « preuves » de l'existence de Dieu…

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. L'auteur :

  Bernard Vidal est professeur émérite à l'Université de La Réunion, université dont il a été vice-président (1992-2002). Il a conçu et dirigé la première formation d'ingénieurs hors de l'hexagone, habilitée par la Commission du Titre d'Ingénieurs (CTI) en 2005 : École Supérieure d'Ingénieurs en Développement Agroalimentaire Intégré (ESIDAI), devenue depuis 2010 : ESIROI (École Supérieure d'Ingénieurs Réunion Océan Indien).

Il a enseigné [Université Lille I (1967-1986), Université de La Réunion (1986-)], entre autres la chimie quantique et les spectroscopies — son domaine de recherche —, ainsi que, depuis 1974, l'histoire des sciences à des scientifiques. Son livre « Chimie quantique. De l'atome à la théorie de Hückel » a été la référence pour former plusieurs générations de chimistes en ce domaine.

Il a créé, à La Réunion, la licence de chimie et biologie végétales (1987), la maîtrise de chimie et biologie végétales (1988), une maîtrise de sciences et techniques (MST, 1994), un Institut Universitaire Professionnalisé Agroalimentaire (IUP, 1998), un DESS donnant le grade de master en Ingénierie agroalimentaire (2001) et en 2005 ESIDAI, formations et école d'ingénieurs qu'il a aussi dirigées.

. Téléchargement :

Dans le but d'assurer une meilleure diffusion de son travail, l'auteur, indépendamment de l'éditeur Technedit, mais avec l'aimable accord de celui-ci, a rendu son livre accessible par téléchargement. Le prix est inférieur à celui de l'exemplaire papier. Dans ce cas, la citation de l'ouvrage dans tout travail scientifique devra se faire selon la procédure standard : B. VIDAL, La Science, un bricolage qui a réussi, Paris, Technedit, 2010, page…

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